dimanche 5 août 2012

Pour tous mes copains, for all my friends...

Voir l'article en version bilingue anglais français (lien)



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Une précision tout d'abord : ce qui suit n'est issu que d'une expérience personnelle qu'il faudrait analyser "scientifiquement".. si tant est que la sociologie comme le veut Durkheim soit une science! Aucune étude sérieuse sur la question n'a été faite à ma connaissance ou en tout cas diffusée. Certain/es l'ont fait ailleurs, comme Sofia Gatica (lien) une mère au foyer sans diplômes qui, après la mort de son bébé d'une malformation intestinale, a eu le courage de se lever seule (au départ) contre Monsanto et a (en partie) gagné.
 
Voici. Il semble que le village comporte une morbidité, préoccupante, surtout par cancers et diverses maladies graves : c'est simple, je n'ai presque plus d'amis d'enfance (j'ai 64 ans et ai vécu jusqu'à 8 ans à Clet). Depuis que j'y suis retournée et demande des nouvelles de Untel, Unetelle... je n'entends la plupart du temps comme réponse que "mort, un cancer" ou "mort, une sclérose en plaques" ou "morte, une [..]" Ou des accidents de la route, plus rarement. Et lorsque des femmes à peu près de mon âge (?) se rencontrent sur la promenade, les conversations principales tournent autour des trucs pour mieux supporter la chimio, des nouvelles de Unetelle qui est à Carémeaux, ou lors d'une fête, on se désole que "Untel" ne soit pas venu parce que sa femme (le ton baisse d'un cran mais on a compris) etc.. Angoisse, prégnante.

Celles qui ont tenu le coup, Michèle Ribot (lien)


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5 ans                                                                                         Et 64

Des gamin/es autrefois, fils de mineurs la plupart du temps, à l'époque en pleine santé, énergiques, courageux, avec lesquels je jouais au remblai, dénichant de magnifiques fossiles. Que s'est-il passé? Les filles ont semble-t-il mieux résisté, surtout celles qui ont fait des études et sont parties, parfois sans jamais revenir ou en éclair. Les parents (les gens âgés à présent de 80 ans ou plus) surtout les femmes, semblent aussi avoir mieux tenu le coup : il y a encore quelques vieilles dames en bonne forme mais endeuillées, les mères de mes copains (morts). Ce sont les "jeunes" de l'époque, ceux qui auraient mon âge à présent qui ont morflé le plus. D'hommes de plus de 70-80 ans, il ne reste pratiquement plus mais cela est dû à la silicose, à la mine. Rien n'explique cependant la mort de "jeunes" qui n'y ont jamais travaillé.

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Michèle Ribot et Hélène Larrivé,
inséparables, partageant même 
un chewing-gum ! retrouvées 
comme si c'était hier.. avec
plein de projets...

Question : qu'a-t-il été jeté dans la mine lorsqu'elle a fermé? Les transfo qui parait-il y sont encore enfouis contiennent-ils du pyralène? (Probable) Et où peut-il se diffuser? Les sources peuvent-elles le capter et le ramener en surface? Y a-t-il eu d'autres produits inconnus précipités lorsqu'il a fallu combler pendant des années l'énorme trou? Lesquels? Qu'évacue une mine lorsqu'elle est en activité? Pas grand chose de toxique dit-on; le charbon lui ne l'est pas (?)... mais ses adjuvants? Quid des artefacts de l'extraction (wagonnets, outils, produits annexes, terre ?) Qu'a-t-il été modifié dans cet environnement bas-situé, une cuvette humide (qui recueille des sources venues de..?) qui puisse peut-être expliquer cette apparente morbidité? Qu'est-ce qui dysfonctionne encore (lien)?

Note: de tels désastres se produisent encore à présent, on vide dans les puits diverses substances dont on ("on" c'est à dire le public) ignore tout : se débarrasser de toxiques revient moins cher ainsi (lien avec le blog "les shadocks".) Dans 40 ans peut-être découvrira-t-on d'étranges maladies dans les environs de St Jean de Maruéjols, qu'importe, les responsables -enrichis- seront loin ou morts. Après moi, le déluge.

Voir le blog-photo "gens de Molières" (lien)

samedi 4 août 2012

Le château, et le village, Germinal, et Michelle


 LE CHÂTEAU, EN RESTAURATION

Éternel problème : "il" fait venir des gens, attire le tourisme... [quoique fermé les 4/5 du temps, y compris sur son chemin d'accès en voiture, par une grille peu engageante, et mal balisé si on passe à pied -lien (comique) avec "les bronzés visitent le château de Montalet"-].. Mais.. mais il pompe des subventions [eau, électricité, éclairage de nuit] dont le village aurait bien besoin.
 
Juste à l'entrée, un ex belle maison pourtant.. Il en 
faudrait si peu pour lui rendre un meilleur aspect..
 Un rond-point à l'entrée du village desservant "les Brousses" (!) [95 000 E hors taxe] est-ce bien nécessaire ? La restauration de la passerelle (lien), de certaines maisons ou de leur façade à l'orée ne donnerait-elle pas au lieu un aspect plus agréable et à moindre coût? Les habitants profitent-ils réellement de cette [petite] manne ? [Qui, alors?] C'est discutable. Comme en bien d'autres cas [lien avec "chemin de la Roque"] le vase clos des visiteurs ou résidents d'été venus d'ailleurs [repas sur place -au château- et pour le public, sur réservation et payants ainsi que la visite] ne fonde pas le chaland [en le cas de jeunes touristes citadins consacrant leurs vacances à restaurer des bâtiments historiques] à sortir se balader dans le village qui certes pèche d'allure [pas de restaurant et à peine un café] mais où est la cause, où est la conséquence?  Deux groupes se côtoient sans jamais se rencontrer. Cela rappelle les lieux touristiques de certains pays dits "émergents" où des palissades cachent au visiteur les favelas jouxtant sur des routes parfaitement aménagées des panoramas, monuments, hôtels de luxe, palais etc.. Ghettos pour touristes, ghettos pour natives, et une ligne de démarcation infranchissable -du reste on vous prévient "il ne faut pas y aller, c'est dangereux"-.  

Ceux qui ont en charge la restauration et le village semblent peu conscients de ce paradoxe. Ne serait-il pas plus juste d'investir dans et pour LE VILLAGE LUI-MÊME afin de le rendre attractif lui aussi? D'éviter que le visiteur ne le traverse fissa? Désolant (lien)? Les vieux mineurs ou leurs veuves, leurs enfants.. n'ont-ils pas droit à ce minimum de considération? Éclairage insuffisant [qui par endroit rend le lieu inquiétant, sinistre], chaussée défoncée en d'autres [où on perd facile son pot d'échappement, ça m'est arrivé], dépôt de chantier en bord de Cèze (!) et silo d'usine à l'orée bien en évidence.. et tout ce que l'on ne voit pas, évacuations hors d'age souvent déficientes (lien) ["fuyardes" comme on dit.] La disproportion des sommes investies par rapport aux enjeux [le superflu -médiatiquement porteur certes- passant parfois avant le nécessaire] est choquante. Il faudrait si peu pour lui redonner vie, cette vie joyeuse et cosmopolite que j'ai connue dans mon enfance où Molières était en quelque sorte la "grande" ville (!) dansante illuminée nuit et jour avec ses troquets et restaurants toujours ouverts. Je rêvais d'y habiter, trouvant Clé et ses hauteurs un peu tristounets. Germinal !


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ET CEPENDANT DES HOMMES ET DES FEMMES S'Y BATTENT; 
POUR LUI -POUR ÊTRE RESPECTES AUSSI-  
et en le cas contre le cancer en prime !


Michelle Ribot, la vie après le cancer, sans reconstruction 

jeudi 2 août 2012

Que peut-on faire tout seul ?




Réponse : tout ! Et on est beaucoup à être "seuls" ! [merci à Honoré -lien- pour l'image de base qui résume assez bien un état de résignation (lien) prégnant. Parfois ! Pas toujours. Les hommes semblent plus touchés que les femmes (lien). Comme souvent.]